À l’heure où les questions environnementales sont essentielles dans de nombreux aspects de la société, le rituel funéraire n’est lui non plus pas épargné. Il faut dire que peu importe le choix du défunt ou de sa famille, l’inhumation et la crémation forment deux procédés particulièrement polluants, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons. Face à cette problématique de plus en plus persistante, de nouvelles solutions apparaissent pour concilier obsèques et écologie. Mais alors, être écolo jusqu’après son décès, est-ce vraiment possible ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
L’inhumation et la crémation, des traditions remises en cause
Au même titre que de nombreux autres secteurs, le domaine funéraire est lui aussi soumis à une critique de ses habitudes polluantes. Qu’il s’agisse de l’inhumation ou de la crémation, l’explosion démographique et la nature de ces procédés commencent à avoir un impact non négligeable sur l’environnement. Bien entendu, ces solutions sont bien ancrées dans nos traditions, en plus de possiblement avoir une dimension religieuse ou personnelle. Cependant, il devient de plus en plus difficile d’ignorer leurs inconvénients.
Alors que de plus en plus de Français font le choix de la crémation, notamment parce qu’ils pensent que cette solution est la plus écologique, cette dernière nécessite un grand nombre de ressources et d’énergie pour réduire un corps en cendres. Plus concrètement, il est question de 27 litres d’essence pour une seule crémation, ce qui entraîne des émissions de CO2 particulièrement importantes. De plus, le processus de crémation dégage aussi du mercure, particulièrement nocif pour notre planète.
En ce qui concerne l’inhumation, 2 problématiques sont mises en avant par les écologistes :
- d’une part, le procédé nécessite un grand volume de bois, notamment pour la construction des cercueils ;
- d’autre part, le corps d’un défunt subit plusieurs transformations de conservation, notamment par le biais d’injections de produits chimiques qui, avec la décomposition, s’infiltrent dans la terre en polluant les sols et les nappes phréatiques.
Peu importe le choix du défunt, il n’y a donc pas de solution idéale et les alternatives écologiques sont à envisager ailleurs.
Le cercueil écologique et l’humusation, deux choix en pleine expansion
Dans certains pays du monde, il est possible d’expérimenter un procédé appelé l’humusation, qui consiste à laisser le corps se décomposer jusqu’à devenir un compost humain. Pour cela, la dépouille est uniquement placée sur un lit de copeaux de bois, dans un lieu ventilé et arrosé d’une solution spécifique à la fermentation. Grâce à une augmentation de la température du corps, les bactéries libèrent des enzymes désagrégeantes, qui permettent à la dépouille de se mêler peu à peu à la sciure de bois et de se transformer en terreau. Bien qu’autorisée dans certains états américains, la France continue d’interdire l’humusation à cause d’un vide juridique important.
Pour les écolos les plus acharnés, il reste la solution du cercueil écologique, fabriqué à base de carton ou de cellulose. Toutefois, il ne règle que l’un des aspects polluants de l’inhumation, à savoir celle de la surconsommation du bois, et ne résout en rien la problématique des produits chimiques de conservation.